MAIS QUI EST DONC VINCENT RUFFIN ?



                   SACRÉ BACCHUS !

Vincent Ruffin, ici à Cheval Blanc 


Sans doute est il un homme en colère, brûlé de l’intérieur, amalgamant les souvenirs d’une jeunesse marquée par des disparitions tragiques, à 20 ans, quand l’insouciance est de mise, sa mère d’abord et son frère ensuite. Une enfance sensitive, où la chambre reléguée à l’étage, isolée provoquera sans doute les premières ruptures, les premières angoisses. Né à Cambrai en 1972,  Simone l’artiste  lui donnera à jamais dès sa huitième année le goût et l’odeur de l’huile, de la thérébentine, de la couleur-matière que l’on s’approprie pour transcender son propre regard sur le monde qui l’entoure. Il fréquentera les Beaux-Arts de Cambrai  bien sûr, s’en affranchira rapidement, puis la London School Gallery. Mais est ce bien résumer la frénésie de cet artiste qui passera aussi par la Villa Médicis, qui peint avec une rage contenue une Société qui va mal, en y traduisant sa perversité, la solitude récurrente de l’Homme, sa religiosité révoltante, la régression galopante de l’establishment. La réaction des personnes découvrant ses toiles pensent immédiatement que l’homme est âgé. La facture de ses traits sûrs, de la maitrise absolue de la peinture, du classicisme  des plus grands. Fasciné par Caravage, son projet artistique s’en inspire, libre, provocateur, différent, anachronique.
Sa palette est fouillée, les teintes confèrent immédiatement une atmosphère particulière appartenant au domaine des songes mais aussi des cauchemars mais tout en gardant une beauté esthétique stupéfiante.
Impossible de rester indifférent devant ses portraits traduisant la vérité d’êtres où l’on peut rapidement deviner les excès d’une vie malmenée. Ses paysages rendent la lumière exacte des endroits, avec ses friches, la place de l’homme destructeur y est souvent visible mais aussi celle de la famille aussi, récurrente,  attendrie, joueuse au bord d’une plage de l’Atlantique.
D’une situation, de douleurs personnelles, il en traduira la quintessence immédiate avec une sorte de rage contenue perceptible derrière les coups de pinceaux visibles sur la toile, d’une matière maitrisée, sensuelle, qu’on aimerait toucher du doigt, les postures traduisant immédiatement la vérité d’êtres qui jalonnent sa vie de rochelais.
Pour cette exposition dans ce lieu fabuleux du Saint James à Bouliac, réalisé par un autre grand artiste de l’Architecture, Jean Nouvel, il rencontrera Bacchus, en s’immergeant en résidence dans un Grand Cru Classé de Saint-Emilion, le château Jean Faure, propriété d’un grand collectionneur d’Art, Olivier Decelle. 14 toiles vont en naitre, fortes de l’ivresse d’un dieu bachique possessif, qui règne sur les Hommes soit pour les soulager, soit pour les aider à l’oubli mais aussi à festoyer excessifs toujours, le vin coulant à flot, presque miraculeux. Bacchus sera perceptible, à travers les foulées des vignerons sur le raisin sanglant, la vigne séculaire, les gestes restés les même depuis que l’Homme est créature terrestre.
Marilyn Johnson






                      Marilyn Johnson



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