DRÔLES DE PRIMEURS !

Château Yquem et Sandrine Garbaye, la fraîcheur et la blondeur de l'or. Photo Marilyn Johnson
Critiquées par la presse spécialisée avant-même d'avoir été, déclenchant des coups de gueule notoires de la part de défendeurs et connaisseurs qui les ont vécues de l'intérieur, délaissées partiellement par le seul prescripteur qui impacte le marché mondial depuis presque 3 années déjà,  officiellement déléguées à son successeur Neal Martin, les Primeurs 2015 détonnent. Le successeur désigné de RP à Bordeaux  annoncera sur son compte Facebook que ses commentaires seront un peu plus qu'une liste de notes.  "Just finished writing my Bordeaux en primeur report. Somehow penned 30,000 words excluding the tasting notes - interviews, background info, figures and so on. There will a number of photos from Johan Berglund and the usual satirical introduction to ease you in. En primeur reports should be more than a list of numbers."
http://www.prnewswire.com/news-releases/robert-parker-wine-advocate-announces-changes-to-bordeaux-coverage-in-the-wine-advocate-300252670.html




Après en avoir goûté personnellement une grosse quantité, je noterai une hétérogénéité marquée par des pics de réussite et des gouffres de ratage (extraction trop poussée et/ou merlots surmûris sur un millésime globalement réussi quand le climat a permis des vendanges cherchant la maturité saine et équilibrée des petits verdots et en particulier des cabernets. Les nuits fraiches de septembre ont amené de grands blancs, ils sont remarquables à Bordeaux, avec un Yquem dont la fraicheur et l'équilibre rappelle à nos références leurs raisons d'être, Guiraud à se damner aussi. Je garde en particulier en mémoire l'extraordinaire blanc de Valandraud à Saint-Emilion, le blanc de Reignac à Bordeaux,  les extraordinaires sémillons et sauvignon de Clos Marsalette, le Clémentin de Pape Clément, (décidément les Pessac-Léognan) les Margaux aussi se détachent nettement, rive gauche.


La rive droite me parait beaucoup plus homogène, comme si les merlots avaient mieux accepté ces écarts climatologiques, ces blocages de maturité partiels, engrangé les températures automnales salvatrices, réellement bénies. Fronsac, Castillon, Bourg, Blaye n'ont rien à envier à Saint-Emilion, les argiles calcifiées y feront merveille, le château de Pressac s'avère remarquable, Pavie-Macquin et Larcis Ducasse,  Troplong Mondot toujours aussi époustouflant, Cheval Blanc, monstre de finesse et globalement et je les connais assez pour connaitre leur mode de culture, les vins menés en biodynamie, absolument remarquables de densité et de rectitude sur toutes les appellations. A Pomerol, bien meilleur qu'en 2014, La Conseillante se distingue du peloton de tête avec aucune déception notoire sur l'appellation que je préfère qui m'a pourtant déçue ces derniers millésimes.
Curieusement, je serai plutôt souvent plus séduite par les seconds vins sur les propriétés cherchant la maturité absolue.
Si je devais faire une synthèse rapide sur ce millésime, je ne peux que retenir une plus grande régularité sur la rive droite, et pas une seule appellation ne surplante l'autre. Bordeaux devient très régulière, y compris sur les appellations moins célèbres. L'acheteur doit absolument laisser jouer la part du hasard en goûtant les vins et ensuite croire en eux.
Le travail du négoce va endosser son rôle, son premier rôle. Ne plus se fier aux notes, même si certains journalistes savent de quoi ils parlent, ils se doivent de réguler un marché autrefois distendu, dénicher et repérer les propriétés qui investissent en hommes, en matériel adapté, en méthodes culturales les plus saines, labellisées ou non, en recherche fondamentale et ... en sueur.

Marilyn

Toutes les photos m'appartiennent.



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