PREMIÈRES SALVES DE 2015





       
        2015 ? Pas si simple, même si beaucoup l'ont annoncé étonnant et il l'est assurément ce dernier millésime. Pour les sportifs de la dégustation en Primeurs, telle que je les couvre depuis plus de dix ans et assidument, candide devenue avertie, c'est toujours un moment que je redoute assurément, tellement certains millésimes sont difficiles à goûter à ce stade de la vinification, les tanins râpeux, amers, les déséquilibres flagrants, le chêne masquant totalement le fruit, transformant en épreuve quasiment physique ces dégustations destinée à se faire un négatif d'une épreuve que l'on découvrira embouteillée 24 mois plus tard après un passage savamment calculé en barriques, en cuve inox, voire même en dolia.
Il n'était pas forcément gagné ce millésime, puisqu'après une floraison déroulée dans de parfaites conditions, très homogène (on se souvient des 2 millésimes précédents provoquant millerandage et autres calamités ) la chaleur couplée à des fortes pluies avait déclenché des épisodes de mildiou ravageur,  mais surtout marqua sur certaines parcelles bordelaises  une fréquence croissante, (depuis 3 ans) un retour du Black-Rot. Cette maladie, jusque là secondaire sur la majorité du vignoble Aquitain, est devenu préoccupant sur un grand nombre de parcelles et de secteurs viticoles de notre région. Les moyens de lutte phytosanitaire existant permettent de contenir le champignon mais l'efficacité de la lutte dépend avant tout de la mise en place de la prophylaxie afin de limiter l'inoculum que l'on peut limiter ensuite dès que la taille du millésime suivant et de mesure d'hygiène drastique:  le champignon se conserve sur les baies momifiées (grappillons non récoltés, restés accrochés au palissage, ou tombés sur le sol), les vrilles, les feuilles infectées tombées au sol et sur les chancres présents sur les sarments. Encore une fois le millésime sera celui du vigneron soucieux de ses vignes, observateur et qui saura adapter les traitements phyto-sanitaires au bon moment. Un mois d'aout humide et froid inquiétera à nouveau le vigneron, puis une arrière-saison s'installe, inespérée, chaude, très chaude, avec des nuits froides tempérantes, permettant un mûrissement abouti des cépages comme les cabernets francs et les petits-verdots, exceptionnels en 2015.


             

Lors de la dégustation des vins bordelais du team  Boüard qui se déroulait hier au Gabriel à Bordeaux, on peut vite comprendre que le millésime est une réussite.
Aucune fausse note, les tanins sont tendres, le fruit mûr et éclatant,  les rouges possèdent une finale très fraiche, très élégante, les vins blancs tendus, sans aucune note végétale,  d'une acidité bien balancée. Si je devais faire un choix, il sera réellement difficile, je citerai tout d'abord un saint-émilion époustouflant de fruits rouges sombres, Château de Pressac, sans doute mon coup de coeur de cette dégustation, puis le style très pur et aérien de Château Jean Faure, les cuvées Pierrick Lavau,  Tour Peyronneau à l'assemblage rare (jusqu'à 80% de cabernets franc sur des pieds de plus de 65 ans ) et Bernateau  labellisées bio dont le fort pourcentage de cabernets-franc font merveille associés au merlots saint-émilionnais.  A Pomerol, La Pointe aura tout du pomerol que j'aime, classique, fin, aux parfums de violette et de zan. A Lalande, une Fleur parmi les fleurs, le velours de la Fleur de Boüard, toujours aussi surprenant, à Fronsac, CarlMagnus rappelle que le terroir est décidément prépondérant, et en Côtes de Franc, une merveille d'équilibre fleurie, la cuvée "Cerisiers" du Château de Francs.



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Rive gauche, impossible de passer à coté des 2 cuvées bio et blanches en Graves, qui font penser que décidément Bordeaux peut proposer des grands blancs. le 100% sémillon de Fabian Goulard à Haut Peyrous et le 60% sauvignon et 40% sémillon s'avèrent remarquables de tension et d'acidité fruitée.Les haut-médocs  m'impressionneront tout autant avec un fruit pur et des tanins de choix, L'Aura du Château Cambon la Pelouse est lumineuse, Siran est grand.











 Le millésime 2015 restera dans les annales, avec un grand nombre d'entre eux, déjà très séduisants, comme si étonnement le bois n'avaient eu aucune prise sur eux.
A suivre,
Marilyn 
Toutes les photos sont les miennes.









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