À SE DAMNER !
Je vais ouvrir un chapitre pour vous parler régulièrement de ces vins qui m'ont marquée. De leur allure, de leur jus mais aussi des visages et des figures liés à ces vins qui deviendront dans les replis de ma mémoire, un peu plus qu'un vin, quelle que soit son extraction, parce que l'on peut trouver des grands dans les petites appellations, des petits dans les grandes, des grands et parfois même des très grands dans les plus renommées.
Je vais commencer par le jus d'une bouteille de La Fleur de Boüard (appellation Lalande de Pomerol) millésime 2012, carafé une heure plus tôt. Il est né d'un terroir graveleux, dans un chai unique au monde, aux cuves tronconniques inversées. Sombre, de velours cramoisi, l'encre noire de son vin luit doucement dans la carafe dans la lumière du soleil, ourlée de rubis profond. On parle souvent du parfum du vin, comme on parlerait d'un Guerlain. ce soir l'analogie me semble très proche quand après avoir admiré le flacon à l'étiquette élégante, le nez m'apparait fleuri comme pourrait l'être un parfum de femme, délicat au premier abord, presque printanier par sa fraicheur. Puis la bouche se révèle d'une chair étonnement opulente, sensuelle, mais pas vulgaire, de cerises griotte, tombées dans un champ de violettes. Ce vin se révèlera inoubliable d'équilibre, d'élégance. Il aurait très bien pu se suffire à lui-même. Ce soir là, nous l'accompagnerons d'un magret saignant mariné dans l'orange et le poivre de Sichuan.
Je revois encore les joues de Rose se colorer doucement, et ses yeux dépasser plus que d'habitude. Le bouquet qu'elle avait fait l'après-midi même ressemblait étrangement au vin de ce soir là.
Vin : LA FLEUR DE BOÜARD
Bouquet réalisé chez ACANTHE
Marilyn
All photos by me
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