LE PERE NOËL PASSE TOUJOURS TREIZE FOIS
Ou comment mettre dans sa hotte treize merveilleux vins de Bordeaux et un champagne de... Champagne !
Généreux, l’homme en rouge cette année. Sans doute a t il senti le besoin urgent de régénération créé par une année compliquée. Du coup, il s’est entiché des Provençaux et de leurs treize desserts. Mais il a décidé que Bordeaux et ses vignerons restaient un formidable cadeau. Du coup, nous, enfants bien sages, on découvre les yeux émerveillés, le palais déshydraté, l’haleine sèche, l’estomac en vrac, le trésor de guerre qu’il a su amasser, rive droite, rive gauche.
Treize bouteilles, serrées les unes contre les autres, qui luisent doucement dans la lumière dorée des bougies. D’abord, Père Noël a décidé de faire Autrement, un petit grand vin de France 2009 de Lamery récolté biodynamiquement dans l’entre-deux-mers, un vin autrement justement, tranchant qui entre dans le vif du sujet, râpeux mais fin, mentholé à souhait, avec un nez d’écurie mais d’écurie de chevaux de courses.
Puis il s’est aventuré rive gauche, a laissé momentanément les traineaux et monté à bord d’une diligence. Oui, ces fameuses diligences médocaines, baptisées pataches. Et là, ô surprise, Patache d’Aux 2009, déborde de cassis chocolaté qui se fondent de plaisir et de légèreté, de ce vin que l’on couler et vous laisser étonné, enchanté. Entre-temps, l’homme avait une pose à Lalande de Pomerol, en plein après midi et a vu la vie en rose et a décidé de penser aux copines. Rosamandine est si jolie dans sa robe couleur cuisse de nymphe émue. Un merlot pur pressé qui vous réconcilie avec les rosés, gras, fruité, frais comme le sont les jeunes filles.
Mais la route est longue, encore des chaumières à visiter. Père Noël repart, heureux. Restera une heure supplémentaire à Lalande, pour y découvrir un trésor. Une merveille de finesse, de fruits murs et fondant légèrement grillés,de fleurs blanches, on ne sait plus où donner de la tête, tellement c’est complexe. Le 2008 du Château du Trésor du Grand Moine est embarqué dans la hotte.
Puis sous le charme, il va s’attarder à la Montagne, et se laisser séduire par le Charme de Beauséjour 2008 qui allie la violette qui fleurit dans un sous-bois léger, qui vous laisse une envie de revenir s’y promener sans tarder, qui cousine avec 1901, cette explosion de fruits aux arômes de violette, de figues, de bâton de zan. Tout ce chargement qui s’alourdit mais finalement, quand on aime on ne compte pas. Et hop, le traineau passe par Saint Emilion, emprunte cette merveille de petite route les incroyables terrasses sud toutes en crêtes où s'étirent les vignobles les plus mythiques de l'appellation : Pavie, Larcis Ducasse, Candale, Tertre Roteboeuf.
Et là, une merveille de fruits noirs dans une robe de bal de soie craquante empruntée à St Laurent. Château Lassègue 2009 est une demoiselle de grande classe, qui ouvre le bal avec une valse des sensations, truffe noire qui épouse les cerises griottes, le délice de la réglisse. Un vin avec qui on entamera une valse avec ce souvenir impérissable laissé dix années plus tôt. Puis plus loin sur le plateau calcaire, un Fonroque 2008, dont l’immense franchise s’allie à la beauté de la robe. Mûres mures, figues violette, une rectitude qui n’a d ’égale qu’une complexité sous-jacente qui vous emmène loin et vous font reculer au temps béni d’une viticulture sans artifices, régulée par l’Univers. Et hop, les rennes s’emballent. Et quel scandale, les rennes fatigués ont bien failli rater la nouvelle. Et pour cause: un petit jésus vient de naitre . Une explosion de framboises, fraises, de fruits rouges qui dégoulinent sur nos lèvres affamées. Un magnifique enfant qui va tenir toutes ses promesses. Château de Candale 2010 est de ces nouveaux-nés qui donnent envie d’y revenir. Le papa, charpentier comme il se doit, a su domestiquer, assouplir le bois de chêne pour s’en faire un merveilleux allié. Un doux enfant que l’on va regarder grandir.
Puis, la route délie son tracé à travers des paysages à couper le souffle. Père Noël débouche dans une merveilleuse vallée et y découvre des escarpements calcaires étonnants. Serait on encore à St Emilion? Mangot Quintessence 2009 ne se livre pas de suite. Monsieur se fait attendre une journée, carafé, cajolé bien au chaud. Et de se livrer le lendemain, rouge éblouissant, équilibré, vif et si merlot...
Maintenant, il faut amorcer une descente dans la plaine. Un vieil orme a résisté à tout. Il a même donné son nom à une cuvée étonnante dont le jeune père, David Liorit, lui a donné ses caractères génétiques. Château Orme Brun 2009, est vif et sensible, tout en paradoxes. Sa gourmandise de fruits rouges cède à la langueur de la vanille, avec un clou de girofle planté au milieu.
Les rennes accélèrent et pour cause, ils redescendent. ils ont hâte de rencontrer deux anges bruns. Les demoiselles Gracia ne sont pas dans un garage mais au pied de l’Angelus. Elles nous livrent un trésor de la biodynamie. Une merveille de finesse dans un monde de brutes. Les Angelots de Gracia 2008 sont charnus, de quetsche mêlée de raisins de Corynthe. Le raisin est un drôle d’animal qui nous révèle bien des surprises. Décidément, difficile de s’arracher du St Emilionnais. Sur le plateau qui mène à Montagne, impossible de ne pas faire une halte. Le paysage, les hôtes y sont tellement accueillants. L’enchanteur Merlot est passé par ici. La robe est de pourpre, les violettes, les prunes, la poire s’y battent en duel, tour à tour. Château Cadet Bon 2009 est simplement bon et rappelle la grandeur du millésime.
Généreux, l’homme en rouge cette année. Sans doute a t il senti le besoin urgent de régénération créé par une année compliquée. Du coup, il s’est entiché des Provençaux et de leurs treize desserts. Mais il a décidé que Bordeaux et ses vignerons restaient un formidable cadeau. Du coup, nous, enfants bien sages, on découvre les yeux émerveillés, le palais déshydraté, l’haleine sèche, l’estomac en vrac, le trésor de guerre qu’il a su amasser, rive droite, rive gauche.
Treize bouteilles, serrées les unes contre les autres, qui luisent doucement dans la lumière dorée des bougies. D’abord, Père Noël a décidé de faire Autrement, un petit grand vin de France 2009 de Lamery récolté biodynamiquement dans l’entre-deux-mers, un vin autrement justement, tranchant qui entre dans le vif du sujet, râpeux mais fin, mentholé à souhait, avec un nez d’écurie mais d’écurie de chevaux de courses.
Puis il s’est aventuré rive gauche, a laissé momentanément les traineaux et monté à bord d’une diligence. Oui, ces fameuses diligences médocaines, baptisées pataches. Et là, ô surprise, Patache d’Aux 2009, déborde de cassis chocolaté qui se fondent de plaisir et de légèreté, de ce vin que l’on couler et vous laisser étonné, enchanté. Entre-temps, l’homme avait une pose à Lalande de Pomerol, en plein après midi et a vu la vie en rose et a décidé de penser aux copines. Rosamandine est si jolie dans sa robe couleur cuisse de nymphe émue. Un merlot pur pressé qui vous réconcilie avec les rosés, gras, fruité, frais comme le sont les jeunes filles.
Mais la route est longue, encore des chaumières à visiter. Père Noël repart, heureux. Restera une heure supplémentaire à Lalande, pour y découvrir un trésor. Une merveille de finesse, de fruits murs et fondant légèrement grillés,de fleurs blanches, on ne sait plus où donner de la tête, tellement c’est complexe. Le 2008 du Château du Trésor du Grand Moine est embarqué dans la hotte.
Puis sous le charme, il va s’attarder à la Montagne, et se laisser séduire par le Charme de Beauséjour 2008 qui allie la violette qui fleurit dans un sous-bois léger, qui vous laisse une envie de revenir s’y promener sans tarder, qui cousine avec 1901, cette explosion de fruits aux arômes de violette, de figues, de bâton de zan. Tout ce chargement qui s’alourdit mais finalement, quand on aime on ne compte pas. Et hop, le traineau passe par Saint Emilion, emprunte cette merveille de petite route les incroyables terrasses sud toutes en crêtes où s'étirent les vignobles les plus mythiques de l'appellation : Pavie, Larcis Ducasse, Candale, Tertre Roteboeuf.
Et là, une merveille de fruits noirs dans une robe de bal de soie craquante empruntée à St Laurent. Château Lassègue 2009 est une demoiselle de grande classe, qui ouvre le bal avec une valse des sensations, truffe noire qui épouse les cerises griottes, le délice de la réglisse. Un vin avec qui on entamera une valse avec ce souvenir impérissable laissé dix années plus tôt. Puis plus loin sur le plateau calcaire, un Fonroque 2008, dont l’immense franchise s’allie à la beauté de la robe. Mûres mures, figues violette, une rectitude qui n’a d ’égale qu’une complexité sous-jacente qui vous emmène loin et vous font reculer au temps béni d’une viticulture sans artifices, régulée par l’Univers. Et hop, les rennes s’emballent. Et quel scandale, les rennes fatigués ont bien failli rater la nouvelle. Et pour cause: un petit jésus vient de naitre . Une explosion de framboises, fraises, de fruits rouges qui dégoulinent sur nos lèvres affamées. Un magnifique enfant qui va tenir toutes ses promesses. Château de Candale 2010 est de ces nouveaux-nés qui donnent envie d’y revenir. Le papa, charpentier comme il se doit, a su domestiquer, assouplir le bois de chêne pour s’en faire un merveilleux allié. Un doux enfant que l’on va regarder grandir.
Puis, la route délie son tracé à travers des paysages à couper le souffle. Père Noël débouche dans une merveilleuse vallée et y découvre des escarpements calcaires étonnants. Serait on encore à St Emilion? Mangot Quintessence 2009 ne se livre pas de suite. Monsieur se fait attendre une journée, carafé, cajolé bien au chaud. Et de se livrer le lendemain, rouge éblouissant, équilibré, vif et si merlot...
Maintenant, il faut amorcer une descente dans la plaine. Un vieil orme a résisté à tout. Il a même donné son nom à une cuvée étonnante dont le jeune père, David Liorit, lui a donné ses caractères génétiques. Château Orme Brun 2009, est vif et sensible, tout en paradoxes. Sa gourmandise de fruits rouges cède à la langueur de la vanille, avec un clou de girofle planté au milieu.
Les rennes accélèrent et pour cause, ils redescendent. ils ont hâte de rencontrer deux anges bruns. Les demoiselles Gracia ne sont pas dans un garage mais au pied de l’Angelus. Elles nous livrent un trésor de la biodynamie. Une merveille de finesse dans un monde de brutes. Les Angelots de Gracia 2008 sont charnus, de quetsche mêlée de raisins de Corynthe. Le raisin est un drôle d’animal qui nous révèle bien des surprises. Décidément, difficile de s’arracher du St Emilionnais. Sur le plateau qui mène à Montagne, impossible de ne pas faire une halte. Le paysage, les hôtes y sont tellement accueillants. L’enchanteur Merlot est passé par ici. La robe est de pourpre, les violettes, les prunes, la poire s’y battent en duel, tour à tour. Château Cadet Bon 2009 est simplement bon et rappelle la grandeur du millésime.
Puis c'est bien connu, le char du Père Noël sait voler. Direction : la Champagne. Pas n'importe laquelle, celle des coteaux pentus, des goisses en patois local. Et là, aucun doute, ce champagne là a de quoi éliminer toutes les angoisses. Il va même ravir les 150 représentants des pays du monde entier lors de la table prestigieuse de la COP 21. La cuvée 1522 du millésime 2006 des Champagnes Philipponnat
va y trôner : "Le déjeuner doit faire écho à l'excellence environnementale et gastronomique française" déclarera Laurent Fabius. Outre le prestige de la Cuvée 1522, l'accréditation au Label 'Haute Valeur Environnementale' de la Maison a donc été déterminant dans le choix de la sommelière de l'Elysée, Virginie Routis. Un incroyable déjeuner qui a réuni 5 Chefs de renom, parmi lesquels Yannick Alléno et Marc Veyrat, et un total de 9 étoiles Michelin." |
| http://www.lemiebollicine.com/2674-champagne-clos-des-goisses-2003/ |
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| Charles Philipponnat |
Et pour finir dans la hotte d'un père Noêl, on y trouve toujours un livre. Un très beau livre Avec forcément un conte de fée. Avec en fée principale, un drôle de type, qui force le respect avec sa baguette magique, qui rocke plus de 120 vignobles dans le monde, des petits lutins partout pour l'aider dans sa tâche, un Domaine de L'A en Castillon qu'il mène en biodynamie, un homme descendu du Nord sans en avoir oublié l'accent du terroir : Wine on Tour – Derenoncourt, un homme, un groupe », ouvrage (168 pages, 32 €) co-réalisé avec Claire Brosse et Christophe Goussard, sorti le 22 octobre aux Editions de l'Epure
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| Stéphane Derenoncourt n'est pas venu seul pour nous parler de sa passion : Iggy Pop, Tom Waits, Jimmy Hendrix, les Rolling Stones, Bob Dylan, Bruce Springsteen, les Clash, les Sex Pistols, nous rappellent qu'il est aussi un fou de rock, lui qui débarqua pieds nus, la crinière blonde au vent et la guitare en bandoulière au début des années 80 |
| Les treize bouteilles sont là, luisent doucement sur la table à la nappe amidonnée, endiamantée, l’odeur du sapin qui joue la star dans le coin de la pièce nous font croire en la magie. Et les conversations iront bon train, on pourra rêver, l’espace d’un instant, d’un monde meilleur. |
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