LE MILLESIME DE TOUTES LES MEMOIRES

            2013, millésime que d'aucuns ne seront prêts d'oublier à Bordeaux. L'année de tous les contrastes, de toutes les calamités aussi. Une année où tous les vignerons se sont arrachés les cheveux, de l'eau printanière à n'en plus pouvoir, une fleur qui éclôt vite contrariée par un froid presque hivernal. De là, selon les vignobles, le mirandage va réduire à sa plus simple expression le rendement vital pour l'économie fragile de certains. Les maladies cryptogamiques vont s'en mêler rapidement qui va rendre le millésime coûteux imposant des passages, des soins constants, le mildiou, par endroit, dessine une mosaïque ravageuse.  Mais l'été va s'installer quand on ne l'attendait plus. Brûlant, asséchant, il va tout de même permettre aux baies préservées de commencer un cycle normal de murissement. Pendant ce temps là, la grêle s'est invitée quand on la redoutait. Des grêlons comme des balles de ping-pong, ont eu raison de vignobles plus particulièrement sur les côtes de Castillon, bordeaux et bordeaux supérieurs avoisinantes.  Certains ne s'en relèveront pas.
A l'heure où le vigneron anxieux vit au rythme des bulletins météo, la saison des vendanges se profile. Devons nous intervenir quand les pluies incessantes gonflent les baies qui explosent, laissant des plaies béantes, berceau idéal pour les cryptogames et qui n'attendent qu'à voir le jour ? Devrons nous nous résoudre à vendanger dans l'urgence des raisins pas mûrs  pour éviter une catastrophe ?

 Mais 2013 réserve décidément bien des surprises, l'été indien s'installe, un millésime en montagne russe. Le vin est le reflet d'un millésime. Cette année, le vin de Bordeaux aura du caractère, les cabernets sauront tirer leur épingles du jeu, épargnés au printemps,  prenant le temps de mûrir à l'automne. 2013 restera l'année de tous les dangers mais restera une année de vigneron. De ceux qui ne renoncent pas, qui observent, interviennent entre les rangs au jour près, qui gardent leur sang froid. De ceux qu'on n'enterrent pas ainsi. Parce que la vigne réserve toujours des surprises et que personne ne sait ce qu'elle peut réserver.
Maintenant, la pression va changer de camp, voici venu le temps des maîtres de chai.
Et les réponses, ils sauront nous les apporter.

Marilyn
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©Mj




Commentaires

  1. Joli billet. Laisser les vins parler, au lieu de parler pour eux, c'est ça aussi la patience dont il faut savoir jouer. Pas de précipitation dans le jugement, laisser la nature faire. Et attendre ! Bravo pour votre blog, joli, et surtout sincère. Marie-Do Bradford

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  2. Oui, certains et de mes confrères ont enterré le millésime trop vite. Les surprises seront de taille. Merci Marie-Dominique. Je resterai sincère malgré tout type de pression reçue. La vigne, le vin, ne cesseront de me donner l'envie d'en chercher la beauté.

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